mardi 15 juin 2010

Trail de Faverge - Deuxième acte

Passé l'arrivée, après avoir échangé avec un coureur bien sympa avec lequel j'ai partagé mes histoires d'entorses, je me suis vite installé par terre, angoissé par l'idée de ne pas pouvoir retirer ma chaussette de contention pour cause de cheville démesurément enflée.
Sans trop réfléchir, j'ai, tant bien que mal, pu extraire cette seconde peau...et sauver 50€.


L'œuf de pigeon bien connu des habitués de la question était bien là. Après quelques minutes de récupération, je suis allé au poste de secours pour me faire poser un pain de glace. Encore des bénévoles adorables et disponibles. J'ai profité.
Repas rapide puis retour à la voiture pieds nus dans les rues de Faverge. J'engoissais un peu du retour en voiture, mais finalement pas de difficultés.
C'est le lendemain matin que tout cela est devenu un peu impressionnant :


Cette histoire commençait à tourner vinaigre...Un petit détour aux urgences de la Croix Rousse, toujours accueilli par des gens sympas, et voila le travail, entorse "grave" et platration à la clé...


Un peu dur pour le moral et surtout pour l'UTMB. Pour l'instant pas de décision.
Juste gagner du temps.

Trail de Faverge - Premier acte

C'est avec un peu de fatigue mais une grosse motivation que je me suis présenté ce samedi matin sur le départ du trail de Faverge, un trail qui me plaisait déjà, ne serait-ce que par l'environnement dans lequel il allait se dérouler et la qualité de son organisation pré-course.
La boite de nuit à proximité du camping, la foutue journée de travail du vendredi et le stress de la course à venir...Les quelques dizaines de minutes de sommeil que j'ai pu trouver ne m'ont pas suffit à me mettre dans des conditions optimales. Rien de grave, cela fait partie du jeu...
Mes objectifs de la journée étaient clairs : tenir le plan de course que je m'étais fixé, renforcer les automatismes d'hydratation et d'alimentation, et surtout se faire plaisir. La météo était moins bonne qu'annoncée, mais pas de pluie à l'horizon. Une couverture de nuages que j'estimais à 1500m, œil de parapentiste oblige.
Un debriefing de course vraiment sympa nous rappela les quelques bonnes pratiques à respecter en matière d'environnement et de sécurité. Cette course allait me plaire.


7h30, le départ est donné et c'est avec une grosse motivation que je décide d'accrocher un train assez soutenu. Très vite, nous nous retrouvons sur des chemins, bordant parfois la route, parfois des prés dans lesquels des chevaux saluent notre passage avec des galops enthousiasmants. La nature sent bon ce matin-là. Et je profite de ces moments en rythme pour faire le plein d'images positives.
Aux environs du 4ème kilomètre, le pied gauche mal posé sur un sol camouflé par un lit de feuille, provoque une grosse prise d'angle de la cheville. Une douleur vive, extrême, m'incite à arrêter immédiatement la course. Je prends appui sur un arbre. Plusieurs coureurs s'arrêtent. "C'est bon les gars, merci, ça va, ça va !" Tu parles. Je connais cette douleur. Merde ! Je connais cela très bien. Une entorse carabinée. Je reprends la marche doucement. En boitant. Pas mal de coureurs me doublent. Je ne sais plus ce qui retenait le plus mon attention. Cette douleur pointue sur la cheville ou l'idée que cette course pouvait s'arrêter maintenant, si près du départ.
Sans trop gamberger, je repars. Toujours en boitant. Comme à chaque fois, j'ai l'espoir que cette douleur disparaisse. En laissant ma cheville en action, j'espère pouvoir poursuivre. Arrivé au contrôle du 7ème kilomètre, je me tais. Le bénévole de la course passe son scanner devant mon dossard. Et je repars...Environ 900m de dénivelé m'attendent, mais je suis prêt à prendre le risque.
Les lacets s'enchainent tranquillement. Je contrôle mon rythme de montée, toujours avec l'objectif d'être dans le timing que je m'étais donné. Aux environs de 1400, nous pénétrons le nuage. Pour les porteurs de lunettes comme moi, ce type de conditions est vraiment délicat. L'humidité du nuage se dépose sur les verres à l'extérieur et le rythme lent de la marche ne permet pas à la buée à l'intérieur de s'évaporer.


J'arrive au sommet avec 10 min d'avance sur mon plan de marche. Je suis plutôt content. Ma cheville a tenu.
Dès le passage du télésiège, c'est la descente. Cette descente qui d'habitude est plutôt pour moi un pur moment de plaisir, devient rapidement une vraie galère. Malgré le terrain roulant, je suis dans l'incapacité de prendre de la vitesse. Des douleurs vives à la malléole et au coup de pied m'empêchent de dérouler le pied, que je pose à plat à chaque pas. Le choc remonte jusqu'à l'épaule. Je décide d'assurer. Je surveille ma cheville. Je guète sans relâche la moindre pierre qui serait susceptible de me faire reprendre de l'angle. Je commence à douter du possible de cette entreprise.
J'arrive au seul ravitaillement de la course au 18ème kilomètre. Ma cheville n'enfle pas plus que de raison. Ma motivation est toujours à bloc. Je repars au bout de 3min. Reste 24 kilomètres.

 

Qu'elle est longue cette montée à l'épaule de Chaurionde. Interminable. Je suis doublé par plusieurs coureurs. Je mesure dans cette montée à quel point, nous, coureurs urbains, sommes peu habitués à la dénivelé. L'espace entre coureurs augmente, les écarts se creusent. Et ma cheville me rappelle à l'ordre à chaque manque de concentration. Je passe l'épaule de Chaurionde toujours dans les temps. Je profite du passage devant plusieurs bénévoles pour les remercier d'être là, pour nous à 1700m dans le brouillard, juste pour assurer notre sécurité.
Et re, descente, 700m de dénivelé cette fois. Je commence à déguster. Une forte compression au niveau du coup de pied commence à se faire sentir. J'ose à peine regarder ma cheville. Je ralentis encore ma descente.
Mais je profite. Cette course sent bon la nature. La verdure est luxuriante. La forêt dégage une odeur agréable. Je me sens presque en décalage avec cet accoutrement de "trailer" tout droit sorti des catalogues, au milieu de cet environnement.
12h15, dernière pente pour arriver à l'alpage "La Sarve". Une montée raide calme notre élan. Les mains sur les cuisses, je décide de maintenir le rythme. Pour la première fois, je double plusieurs coureurs qui semblent accuser le coup dans cette partie assez raide. Au sommet, la sortie est magique. Nous sommes accueillis par un concert de trompettes qui raisonnent dans toute la vallée et qui relancent notre pas.

 

Reste à descendre jusqu'à Faverge. Je retiens ma vitesse. J'assure chaque pas. La douleur commence à prendre la main sur ma tête. J'ai hâte d'arriver.
13h45, je passerai la ligne d'arrivée, avec comme toujours beaucoup de satisfaction. Un beau trail résolument nature que je recommande à tous.

dimanche 6 juin 2010

Fin de la seconde phase

Enfin, fin de la seconde phase de préparation.
Depuis deux jours, c'est repos et maintien de la forme jusqu'au trail de Faverge (le 12/06), que j'ai très envie de courir. C'est plutôt bon signe.
Cette deuxième phase aura été quelque peu délicate à gérer, 15 jours sous antibiotique, des transaminases à mettre sous contrôle, une fatigue à maitriser...
Au total, environ 90 heures de courses sur douze semaines. C'est plutôt une bonne moyenne, compte-tenu des évènements de la période. Plusieurs séances de presque 4 heures de courses, un maintien des séances de qualité, l'introduction des séances spécifiques de dénivelé.
Et depuis quelques semaines, les premières lueurs de solutions pour relever ce défi apparaissent, changer de regard sur la course, sur la façon de l'aborder, sur la façon de courir...Reste encore du chemin à parcourir.